Pratique du Free Ride

Lors de la pratique du free ride, certains réflexes acquis vous permettront d’éviter de prendre des risques supplémentaires. Le ski hors piste ou free ride est avant tout un sport de réflexion et d’anticipation mais aussi un sport d’équipe très organisé, autant qu’un sport de glisse.

NOTA BENE :
Protéger du froid: couche épaisse de vêtements sous la victime. Abriter du vent et couvrir. Il est souvent mieux de laisser la victime à l'abri dans son trou. Si la victime est consciente, réchauffer par vêtements et boissons. Si la victime s'éveille mais semble indifférente, dégager avec ménagement, envelopper hardiment, ne pas donner de boisson. Si la victime est sans connaissance, ne pas réchauffer si transport par hélicoptère prévu et éviter toute mobilisation brutale.

S'équiper et s'entrainer

  • - Avoir toujours sur soi la trilogie dva, pelle, sonde.
  • - Vérifiez que le dva fonctionne avant chaque sortie et surtout entraînez-vous régulièrement à utiliser l’dva en réception.
  • - 37% des victimes d’avalanche sont retrouvées à moins de 10cm de la surface : il faut donc savoir regarder autour de soi pour rechercher les indices de surface (gants, bâtons…) avant de partir les yeux rivés sur son dva.

 

S'organiser

 

  • Ne jamais partir seul, vos copains peuvent vous sauver avant le PGHM mais ils peuvent aussi être ceux qui risquent de déclencher l’avalanche au-dessus de vous. Donc vos copains sont votre assurance-vie mais vous êtes aussi l’assurance vie de vos copains.
  • Désigner un leader (Ce n’est pas celui qui skie le plus vite mais celui qui a le plus d’expérience). Le leader conduira son groupe et saura se poser les bonnes questions et y répondre. Le leader n’est pas toujours la même personne, chacun à son tour doit être capable de conduire un groupe.
  • Désigner un serre-file qui a pour rôle de rassurer le leader que tout va bien, que personne n'a disparu. Si le serre-file arrive, c’est que tous les autres sont devant et que tout va bien.
  • Surveiller vous les uns les autres en descendant.

 

La forme des pentes

Les pentes convexes (celles qui démarrent doucement puis plongent vers une plus forte inclinaison) ont une force de traction plus importante vers le bas. L’accumulation de neige est aussi plus forte vers le bas, le risque d’avalanche croit à mesure qu’on descend. Il faut donc surveiller avant de s’engager.       

Les pentes concaves (celles qui se terminent par une inclinaison de pente plus faible) sont moins dangereuses sauf celles qui se terminent par un creux important sur le bas de la pente (lac..) où la neige a pu s’accumuler fortement.       

Les contre-pentes d’un couloir ont une inclinaison plus forte que le creux du couloir. La contre-pente est plus raide et a une accumulation de neige plus importante. Il est donc recommandé de rester au fond du couloir dans une trajectoire rectiligne.      


L’inclinaison des pentes

Ce sont les inclinaisons les plus intéressantes pour le free rider qui présentent le plus de risques : Les pentes à 40° - 45° . Dans les pentes plus raides ( au-delà de 50°), il ne peut pas y avoir de grosses accumulations, la pente se purge d’elle-même. Dans des pentes à faible inclinaison (en dessous de 35°) la force de traction est trop faible pour faire partir une avalanche. Mais il faut se méfier des déclenchements à distance : La pente est plus forte au-dessus et l’avalanche peut partir plus haut et vous rejoindre.    

L’exposition des pentes     
Dire que les versants Nord ne sont pas dangereux est une idée reçue totalement fausse. En mars, les versants Nord restent froids, il n’y a donc peu de métamorphose de la neige et cette neige restée poudreuse peut descendre rapidement s’il y a surcharge à un moment. En mai, les pentes sud sont plus dangereuses car la transformation de la neige chauffée au soleil est rapide et les avalanches de fond sont à craindre.    

Le relief    

Les corniches : Elles se sont formées par accumulation de neige transportée par le vent et déposée sous la corniche. Cette neige rapportée est donc très instable.       

Les rochers : Ils sont des points d’ancrage de la pente mais aussi des points de faiblesse car le rocher est aussi une interruption dans le manteau neigeux.



Savoir pour comprendre

Conduite à tenir dans les pentes

Anticipez votre itinéraire par rapport à la topographie du terrain
Ne pas descendre une pente à plusieurs de front
Se méfier des traces existantes qui ne sont en aucun cas une assurance de la non-existence de risque
Evitez les arrêts, les regroupements en plein milieu de la pente
En descendant une pente, regardez ce qui se passe derrière vous. Soyez toujours attentif à votre environnement.
Si vous êtes dans une situation problématique, faites de grandes courbes ou filez tout droit mais évitez les petits virages     

Amitié et civisme     

 

Si vous sortez avec un(e) ami(e) qui skie moins bien que vous, sachez respecter son niveau. Le poids d’un homme est multiplié par 10 lorsque celui-ci tombe. Donc si vous êtes deux à descendre une pente, et que votre ami tombe, vous n’êtes plus 2 mais 11 au moment de la chute, ce qui peut provoquer la surcharge et la rupture du manteau neigeux. 70% des avalanches sont des déclenchements linéaires.