Une avalanche est une rupture d’équilibre dans le manteau neigeux, qui entraîne le glissement à une certaine vitesse d’une masse de neige plus ou moins importante. C’est un phénomène naturel
complexe qui constitue le risque majeur pour celui qui fréquente la montagne en hiver.
Le manteau neigeux est assimilable à un corps en équilibre sur un plan incliné. Il peut se mettre à glisser parce que les forces qui l’entraînent (T : force de traction qui est fonction de la
pente et du poids de la neige, et R : force de résistance à la traction qui est liée à la cohésion de la neige et aux forces de frottement sur la pente) ne sont plus équilibrées.
Comment se forme une avalanche ?
Si T est accrue ( ou P ) par différentes causes qui peuvent être causes liées à l’évolution interne du manteau neigeux (humidification par réchauffement, fragilisation d’une couche,..) et des
causes externes ( chute de neige, accumulation due au vent, chute de corniches, de séracs, passage d’un animal ou d’êtres humains (skieurs..) alors il y a un déséquilibre qui se crée et peut
provoquer une avalanche.
Si R diminue ( la cohésion des couches ou la cohésion inter-couches faiblie) alors il peut aussi y avoir avalanche.
Ce sont des avalanches de neige récente, sèche, froide et sans cohésion. Il faut une grande quantité de neige tombée à forte intensité. Ces avalanches prennent très vite de la vitesse et
atteignent très rapidement 100, 200, voire 300 km/h. L’écoulement est en partie aérien, il est donc très rapide et crée un souffle. Ce souffle appelé onde de choc, est très puissant, il peut
soulever des maisons, des arbres avant même que l’avalanche n’ait atteint le site. Ce sont les avalanches les plus dangereuses. Elles s’autogénèrent en avançant. Elles peuvent descendre jusqu’en
vallée et remonter l’autre versant. Sa trajectoire est généralement imprévisible.
Elles se déclenchent pendant une chute de neige ou dans les heures, voire les jours qui suivent par une surcharge, une rupture d’équilibre. Une surcharge est une pression -une force- exercée sur
le manteau neigeux : Un skieur faisant des virages enchaînés exerce une pression de 4 à 5 fois son poids, en cas de chute, la force est de 6 à 7 fois son poids. On ne peut pas prévoir précisément
le départ de ce type d’avalanche, il est ponctuel. Il faut se méfier. En fonction de la pente et du poids de la neige, l’avalanche peut partir toute seule : La cohésion de cette neige est fragile
et disparaît dès qu’il y a métamorphose (réchauffement par exemple). Cette cohésion s’appelle la cohésion de feutrage.
Les avalanches de plaque sont une rupture d’un panneau de neige humide avec une cassure très nette. L’instabilité de ces plaques tient à la présence d’une
sous-couche fragile. Une variété de plaques dites plaques à vent, se forme sous l’action du vent ou après une chute de neige. La neige est très compacte avec une très mauvaise liaison
inter-couches due au vent.
Ces plaques se propagent très vite ( 50-80 km/h) et peuvent descendre sur plusieurs kilomètres. Les plaques peuvent casser n’importe où. L’onde se propage dans le manteau neigeux, il y a rupture
des ancrages du manteau neigeux et cassure. Le départ est linéaire. Elle peut aussi se transformer en avalanche de poudreuse en avançant. Les plaques friables sont plus meurtrières que les
plaques dures. Elles représentent 80% des accidents de ski hors-piste.
Ces avalanches sont liées au redoux (fœhn, soleil, pluie) et donc dues à la présence d’eau liquide. La neige mouillée à un poids de 300 à 500 kg/m3. Elles se produisent souvent au printemps sur
les pentes ensoleillées, mais on peut aussi les trouver en plein hiver sur des versants sud. Leur vitesse est assez faible (20-40 km/h) mais déjà rapide pour des skieurs. Elles ont tendance à
toujours descendre aux mêmes endroits (couloirs d’avalanches).
Pendant l'avalanche
Observer si possible pendant toute la durée du phénomène la ou les personnes emportées et tenter de déterminer le plus précisément leur parcours, du point de départ au point où elles
disparaîtront définitivement avant que l'avalanche ne s'arrête.
Repérer ce dernier point. De ces observations dépendront en grande partie les chances de retrouver rapidement les victimes.
Si l'observation de la victime pendant l'avalanche n'a pu se réaliser, tenter de déterminer, immédiatement après l'arrêt du mouvement de la neige, la trajectoire qu'elle aurait pu suivre en
repérant des indices abandonnés le long du parcours de l'avalanche (objets divers, gants, sac, vêtements, etc... .
Immédiatement après l'avalanche
Aborder dans les meilleurs délais la zone d'arrêt ou zone de dépôt de l'avalanche.
Les témoins sont en amont : Si le groupe des témoins se trouve en amont de l'avalanche l'approche se fait par le haut de préférence sur la zone de parcours de l'avalanche afin de pouvoir repérer
les indices abandonnés ce qui permet aussi d'éviter de déclencher une avalanche secondaire à proximité de la première.
Le début des recherches s'effectue vraiment à partir du point où la victime a été vue pour la dernière fois et si ce point n'a pu être repéré, à partir de la limite supérieure de la zone d'arrêt
ainsi que sur toutes les zones de dépôt laissées sur le parcours de l'avalanche à l'occasion des mouvements de terrain (creux, diminution de la pente, talus, etc...) ou d'obstacles naturels
(arbres, rochers, bosses, etc...)
Les témoins sont en aval : Si le groupe de témoins se trouve en aval de l'avalanche, aborder la zone d'arrêt par sa limite inférieure.
Les témoins sont à son niveau : Si le groupe de témoins se trouve au niveau de la partie intermédiaire, aborder les recherches à ce niveau là en répartissant les sauveteurs vers le haut et vers
le bas.
Ne pas oublier de donner l'alerte.
Les préparatifs de la recherche
L'organisation efficace des recherches implique avant tout que l'un des sauveteurs -témoins prenne la direction de l'opération. Celui-ci sera le leader reconnu comme tel par son expérience ou
s'imposera immédiatement parce qu'étant le plus fort psychologiquement.
Un autre témoin prendra le rôle de secrétaire et notera toutes les personnes entrant puis sortant de la zone d’avalanche. Ces personnes pouvant être des témoins de l’avalanche ou des personnes
arrivées sur la zone à posteriori.
Déterminer dans un premier temps un dépôt de matériel, facilement accessible et à l'abri d'autres dangers afin d'éviter de brouiller les pistes de recherche par des objets abandonnés, çà et là,
par les sauveteurs sur le parcours ou sur la zone d'arrêt de l'avalanche.
Commence alors vraiment les recherches qui peuvent se dérouler à ski ou à pied, en fonction de la configuration de la zone d'arrêt. Les sauveteurs doivent être munis d'un objet permettant de
sonder (bâton sonde, bâton de ski, sonde spéciale) ainsi que de pelles réparties au mieux sur l'ensemble de la zone d'arrêt.
La recherche (le groupe doit être équipé d'un dva)
Tous les appareils doivent être réglés en position "recherche". Mais éviter de tomber dans l'erreur, si l'effectif est assez important (3 à 6 personnes) et si la surface de la zone d'arrêt est
modérée (quelques milliers de mètres carrés), de mobiliser tous les sauveteurs pour une recherche systématique avec les dva.
Dans ce cas il est préférable, pour des raisons d'efficacité, de consacrer une partie des sauveteurs à des recherches préliminaires de surface :
recherches auditives, recherche visuelle d'indices (vêtements, équipement), sondage sur les zones préférentielles. Ces sauveteurs se répartissent sur l'ensemble de la zone d'arrêt qu'ils
parcourent rapidement.
L'autre partie des sauveteurs, les mieux entraînés à l'utilisation de L'dva, effectue une recherche systématique. Le sondage s’effectue par vague de sauveteurs afin que toute la zone soit
sondée.
Dans la perspective de l'arrivée des secours organisés, les sauveteurs témoins de l'avalanche doivent garder en mémoire, grâce à un repère fixé par eux, les points de départ des victimes ainsi
que l'endroit où elles ont été vues pour la dernière fois. Il est préférable aussi de baliser les zones préférentielles et autres secteurs, ayant été spécialement sondés.
Déterminer avec précision l'emplacement du corps et si possible celui de la tête. C'est le résultat à obtenir lors de la recherche finale avec dva + sonde, afin de gagner de précieuses minutes
pouvant être déterminantes pour la survie de la victime.
Dégager la neige à l'aide d'une pelle (quatre fois plus rapide qu'avec le talon d'un ski ou avec les mains).
Chercher avant tout à atteindre et à dégager la tête.
Ne pas bouger la victime tant qu'un examen de son état physique n'a pas été fait.
Aménager le trou dans lequel se trouve la victime en effectuant une surface de dégagement à côté de celle-ci. Ce qui permettra de lui apporter les premiers soins et de préparer correctement son
évacuation.
L'ensevelissement sous une avalanche entraîne de nombreux types de lésions responsables de polytraumatismes, de compressions prolongées, d'états d'asphyxie et d'hypothermies. Les victimes dégagées des avalanches présentent des lésions externes variées, mais on retrouve toujours trois facteurs plus ou moins associés:
Par obstruction: bouchon de neige dans les voies aériennes supérieures.
Par écrasement du thorax sous le poids de la neige.
Par lésions pulmonaires provoquées par le souffle de l'avalanche.
Les lésions traumatiques sont provoquées par la présence de blocs rocheux ou d'arbres, ou simplement par le mouvement de la neige (torsion des membres et du dos).
Elle est majorée par l'infiltration de neige poudreuse sous les vêtements et par l'humidité qui en résulte.